Tennis

Des petites choses à savoir sur la période 1913-1923: la fédération internationale du tennis, qui se tient à Paris (sauf pendant la guerre où elle se tient à Londres), tente d'imposer trois tournois majeurs: Les World Grass Court Championships, à savoir Wimbledon (championnats du monde sur herbe), les World Hard Court Championships (championnats du monde sur terre-battue ou une surface approchante) qui se tient à Paris (sauf en 1922, à Bruxelles) et que beaucoup considèrent comme l'ancêtre de Roland-Garros, contrairement aux French Championships (championnats de France) qui ne sont réservés qu'aux membres du club, et les World Covered Court Championships (championnats du monde sur court couvert) qui se jouent dans divers pays d'Europe (sur bois). C'est une période où les instances organisatrices sont encore en discussion. Ces rendez-vous se voulaient majeurs et étaient ouverts à tous les joueurs amateurs du monde, mais peu de joueurs non-européens y participèrent (pour des raisons de distance essentiellement). Les américains, dont les championnats des Etats-Unis se jouaient aussi sur herbe, n'étaient pas d'accord pour que Wimbledon soit considéré comme LES championnats du monde sur herbe. En fait, les quatre tournois du Grand Chelem qu'on connaît aujourd'hui n'existaient pas encore en tant que tels. Seul Wimbledon avait déjà le prestige qu'il a encore aujourd'hui (et demeure le plus prestigieux de tous, n'en déplaise aux français ou aux américains). Cela n'empêchait pas les anglais d'admirer la beauté des courts de tennis français, qu'ils soient de Paris, de Nice ou de Cannes. Après 1923, la fédération décide d'abolir le mot "world championship" pour réconcilier tout le monde. Wimbledon s'appellera simplement Wimbledon, anciennement les championnats d'Angleterre, ouverts au monde entier, de même pour l'US Championship et le French Championship - les championnats de France devenant les Internationaux de France en 1925, et prenant le nom de Roland-Garros en 1928 à l'occasion de la création du stade du même nom (en hommage à un aviateur français célèbre). L'US Championship s'appellera aussi communément Forest Hills de 1921 à 1977 (nom du stade où il se joue), puis Flushing Meadow à partir de 1978. C'est aussi en 1924 que les championnats d'Australie deviennent le quatrième tournoi majeur, du dit Grand Chelem donc, mais sur le calendrier, c'est chronologiquement le premier, puisqu'il se joue en janvier (bien qu'il se soit joué aussi en décembre entre 1977 et 1985). Beaucoup de gens ont le tort d'appeler un Grand Chelem un des tournois du Grand Chelem. Le Grand Chelem, rappelons-le, est la victoire des quatre tournois d'affilée, et pas seulement d'affilée d'ailleurs, mais aussi la même année.
 
Ce Grand Chelem n'existait pas encore à l'époque de Suzanne Lenglen, sauf peut-être dans le cas d'une victoire des trois tournois majeurs de son époque, dont j'ai parlé plus haut. Mais le terme de "grand chelem", terme familier du jeu de bridge et aussi utilisé dans le monde du golf, ne fut pas utilisé avant 1933 pour le tennis.

L'affaire des cris.

Elena Dementieva fait un charmant "yoouu!"

Ana Ivanovic fait un mignon "hi-han!"

Sharapova fait HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!



Sinon tout va bien.

Pour Soleil Vert, un échange incroyable que tu apprécieras sûrement si tu aimes le tennis comme moi (je crois que c'est le cas ). Sharapova est en bleu clair, Dementieva en rose. Le fabuleux échange est à 7:02. Enjoy!

çà fait un peu penser aux matchs " Navratilova / Chris Evert " . Des échanges magnifiques qui n'en finissent plus mais qui manquent cruellement de montées au filet !
Dans cet extrait on se dit qu'elle va y aller Maria, au filet, elle s'en approche petit à petit, mais non! J'ai envie de la pousser dans le dos ...
Aujourd'hui à 13h, match de " HAAAAAAAAAA" contre " hi-han " ( la Reine Maria contre Ana, la
belle princesse ) ... S'ils daignent nous en retransmettre qqs extraits pcq ... question parité!!!
à 19h Berdych ( mon chouchou ) devrait battre Wawrinka et se retrouver (enfin) en finale (contre Nadal) mais ne vendons pas la peau de l'ours ...
Beaucoup de choses à lire, voir et écouter ( rubrique musique ... ) dans tes excellents reportages. Je fais au coup par coup car je cours après le temps ...
Bonne journée, A+...

soleil vert a écrit:

Je fais au coup par coup car je cours après le temps ...

Ah, toi aussi?

(tellement plongé dans le tennis féminin ces derniers temps que je ne trouve plus le temps d'écouter mes disques!)

Je vous fais un top 10 illustré de mes joueuses préférées (de tous les temps).

10: Ana Ivanovic (Serbie). Elle est non seulement très belle, mais elle a un beau jeu aussi. Ici elle gagne un échange contre la très charmante Agnieszca Radwanska (Pologne). Ivanovic est en jaune.

9. Pam Shriver (USA). Une attaquante des années 70 et 80 qui ne faisait quasiment que des coups chopés, et montait constamment au filet. Elle offrit des matchs mémorables face à Evert Lloyd, et son meilleur résultat reste une finale à l'US Open en 78. Ici un résumé d'une victoire sur Steffi Graf en 1988: excusez du peu! (image de mauvaise qualité, mais document précieux!)

çà c'est du tennis ! Des documents précieux, tu as raison ... j'attends la suite de ton classement tout en notant que Wozniacki et Ivanovic n'ont pas passé le 1er tour à Rome ...

8. Gabriella Sabatini. On peut tomber amoureux du tennis féminin quand on a vu jouer Sabatini à Wimbledon. Hormis sa grande beauté, Sabatini m'avait toujours frustré lorsque je la voyais jouer à Paris sur terre-battue. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai redécouvert le talent de cette joueuse - subliiiime - sur herbe! Seule Amélie Mauresmo, avec un jeu lifté qui s'adapte bien sur herbe, a su retrouver la même esthétique. Comment pouvait-on se douter que Sabatini, lifteuse argentine du fond du court, pouvait exécuter de si merveilleuses demi-volées?? Rhhaaaa, c'est trop beau. Les joueuses qui ont le panache dans le lift me plaisent. L'italienne Schiavone me fait aussi le même effet. Une énergie dingue. Sabatini a tout donné, mais a perdu sur le fil face à l'impitoyable Steffi. Gabriella n'en fut pas moins belle.

7. Wendy Turnbull. Une australienne qui a ravi les amateurs de beau jeu dans les années 70. Evidemment, si une joueuse pouvait mettre en évidence ses points faibles, ce fut Chris Evert, la reine de la stratégie, comme par exemple dans cette finale de l'US Open 77. Mais admirez la beauté des coups de Turnbull, pas très éloignés de ceux de sa compatriote Evonne Goolagong. Admirez son toucher, sa grâce, cette façon d'atteindre tardivement la balle en glissant sur la terre battue. Peut-on encore jouer comme ça aujourd'hui, avec les cogneuses qui règnent sur le court? C'est de plus en plus dur, mais la roumaine Irina Spirlea ou la française Nathalie Tauziat ont essayé, tout à leur honneur.

6. Andrea Jaeger. L'histoire du tennis est faite de légendes. Au début des années 80, plusieurs prodiges firent leur apparition, mettant la suprématie de Chris Evert et Martina Navratilova en danger: Tracy Austin, Hana Mandlikova, Andrea Jaeger. Celle-ci, jeune américaine originaire de Chicago avait un charme fou, celui de la jeunesse, de l'insouciance, de l'insolence. Son jeu était séduisant - bien que du fond du court, Jaeger possédait des coups modernes, en revers comme en coup droit, que seule Mandlikova possédait aussi, une grande amplitude de frappe à hauteur d'épaule. Insouciance? Peut-être pas tant que ça. Jaeger avait un problème avec l'envie de gagner. Des questions existentielles taraudaient cette trop précoce championne. Elle se retira de la compétition à 19 ans, à cause d'une blessure à l'épaule, et finit par devenir bonne sœur en 2006. En attendant, cette joueuse à l'allure inoubliable, dégingandée, désinvolte, capricieuse, des longues couettes de quinze ans au bandeau des dix-huit, adorée par le public, avait battu des joueuses comme Billie Jean King, Chris Evert et Navratilova... On croyait avoir affaire à une future star, mais ce n'était qu'une comète. D'autres prodiges de ce style viendront sur les deux décennies suivantes, plus doués pour la compétition: Monica Seles, Martina Hingis...

Superbe ! Un régal ...Je ne sais pas comment tu comptes t'en sortir pour attribuer les 5 places restantes.
Entre Monica et Martina, Chris et Steffy, Kim, Séréna, Diva-Maria et j'en passe ... çà ne va pas être facile !

soleil vert a écrit:

Superbe ! Un régal ...Je ne sais pas comment tu comptes t'en sortir pour attribuer les 5 places restantes.
Entre Monica et Martina, Chris et Steffy, Kim, Séréna, Diva-Maria et j'en passe ... çà ne va pas être facile !

C'est très simple: mes joueuses préférées ne sont pas les meilleures! Pourtant je les admire, hein (les meilleures). C'est vrai, gagner, c'est important, aussi. Mais il y a des jeux ou des joueuses qui m'ont particulièrement séduit, sans qu'elles aient été les reines du jeu pour autant. Que ne participes-tu pour dire pourquoi tu aimes les championnes que tu cites? On se complèterait, puisqu'aucune d'elle n'est dans mes cinq restantes! Suspeeeeense!

Sinon sur celles que tu cites j'ai une p'tite préférence pour Chris et Steffi.

5. Irina Spirlea. Un des plus beaux jeux que j'aie vus. Spirlea est roumaine et troubla les meilleures à la fin des années 90, mais raccrocha assez tôt, en 2000. Allez savoir pourquoi tant de joueuses "naturellement douées" venaient de l'Europe de l'Est? Pourquoi tant de tchèques, yougoslaves, hongroises, roumaines, serbes, etc? Et bien déjà il faut savoir que le tennis s'est développé dans ces pays dès la fin du XIXème siècle, hé oui! Comme l'escrime, c'est toute une culture. Peu de doc sur le jeu de Spirlea sur YouTube, mais j'ai trouvé cette fin de match contre Graf sur le site de l'Ina. Manque de consistance, mais des coups magiques en coup droit comme en revers. Moi, je n'oublie pas ce genre de joueuse!

http://www.ina.fr/video/CAB97112099

4. Nathalie Tauziat. Aurais-je une passion pour les perdantes? Non, pas du tout, j'ai toujours adoré le jeu de cette française (ma joueuse française préférée, donc), sur terre battue comme sur herbe, même si ce fut souvent frustrant d'un point de vue compétitif, car elle avait beaucoup de points faibles (surtout sur terre battue), petite taille, condition physique limitée, caractère imprévisible, irrégularité... Voir jouer Tauziat c'était espérer la voir voler, faire les coups les plus purs, dans ce style concis et classique qu'elle a, elle aurait pu être sublime, elle n'a fait que faire rêver les puristes, les idéalistes comme moi, espérant secrètement qu'un jour elle soit divine, divine comme ce que la beauté de son jeu laisse entrevoir de tennis parfait. Son meilleur résultat fut une finale à Wimbledon, qu'elle perdit devant une autre "perdante" qui avait un compte à régler avec sa nervosité: Jana Novotna (curieusement entraînée par Hana Mandlikova, autre joueuse souvent victime de ses émotions). Ci-suit un résumé des plus beaux échanges: comment ne pas admirer le jeu de la petite française? Cette façon de bondir - de voler? hourrah! - pour faire une volée haute de revers! Un des plus beaux coups de tennis qui soient! Mais elle a perdu (6/4, 7/6). On a bien vu que Novotna l'a emporté physiquement, plus athlétique, plus résistante. Tauziat s'est trompée d'époque: en d'autres temps, elle aurait été une Suzanne Lenglen, qu'on appelait... la Divine.

J’ ai cité qqs joueuses, non pas en fonction de leurs performances ( elles ont toutes un beau palmarès) mais pcq, encore maintenant , certaines me font "vibrer" au point que je guette leurs apparitions télévisées. Je suis sur le terrain avec elles et vis le match tout comme elles, avec beaucoup d’intensité. Quant à les « classer » c’est autre chose ! Beaucoup de facteurs entrent en jeu, que ce soit l’intelligence tactique ( tributaire quand même du niveau technique ) la grâce, l’élégance, le comportement sur le terrain sans négliger la communication avec les médias : minimum d’humour et d’ humilité dans l’analyse de ses propres résultats et de ceux des autres…
Sur ce point( entre autres) je ne fais pas dans le « cocorico » ! S’il fallait les classer je mettrais Clijsters en 1ére place et les Cornet, Pierce, Bartoli (pour ne citer qu’elles) tout en fin de tableau.
Parmi les joueuses dont j’ai regretté l’absence sur le circuit, j’ai oublié Capriati, déjà joueuse professionnelle avant son 14èm anniversaire et au parcours si atypique…
Pour Irina Spirlea, je viens de lire qu’elle a été « la première joueuse de l'histoire de la WTA à être disqualifiée (pour propos injurieux envers l'arbitre) à l'occasion des Internationaux de Palerme en 1996 » et… « aurait violemment bousculé » Vénus Williams à un changement de côté en ½ finale de L’US Open en 97 … Une jeune fille qui avait du "caractère" donc, mais j’avoue que je serais bien incapable d’émettre une opinion sur son jeu …
Très joli match que celui de Tauziat-Novotna, un plaisir à regarder ..
Hier, alors que ce n’était pas prévu, je suis restée scotchée devant le match Gulbis-Nadal que le Letton aurait dû gagner en 2 sets. Un match passionnant, de grosses prises de risque pour Gulbis occasionnant beaucoup de fautes directes mais des coups magistraux dans les situations difficiles et donc, des revirements de situations incroyables. J’imaginais déjà les titres des journaux : « Gulbis le magnifique ! » mais, même si cela n’a pas été le cas, voilà un joueur pour lequel je suis prête à m’enflammer …

Tu peux voir la bousculade de Spirlea et Venus sur YT... ce n'est pas grand-chose, on en a fait tout un plat... on voit même Spirlea en rigoler après sur sa chaise, en regardant son entraîneur. Elle a déclaré qu'elle l'avait fait exprès, parce qu'elle avait remarqué que lorsqu'elles se croisaient, Venus ne lui laissait jamais le passage et passait droit devant, comme si elle était prioritaire... et sur ce coup-là elle a décidé de ne pas lui laisser la priorité. Quand on voit le document il me semble qu'on peut dire que Venus aurait pu ne pas lui rentrer dedans, non?

Je suis presque sûr que cette attitude fière de Venus est due à son père, qui a élevé ses filles dans le complexe et la vindicte d'être noir, le devoir de garder la tête haute, et traîtant de raciste n'importe qui à tout bout de champ. Je l'imagine bien lui inculquer une règle stricte du genre "ne t'abaisse jamais à laisser le passage à qui que ce soit". Et boum patatras: l'attitude finit par agacer. Néanmoins Venus ne fait que "jouer" cette attitude. Après la bousculade, elle fait presque mine de s'excuser, ce qui a dû horripiler son père (qui n'a pas mâché ses mots sur Spirlea après ce pseudo-incident, la traîtant de raciste, bien entendu).

En fait, çà n'a pas été " Gulbis-le-magnifique" hier mais c'est bien ... " Berdych Le Magnifique "aujourd'hui !
Quel match !!!
Merci pour le complément d'infos concernant Vénus/Spirlea. C'est bien ce que j'avais compris et c'est pourquoi j'ai utilisé des guillemets...

3. Justine Henin-Hardenne. La dernière grande attaquante? Quelles sont les joueuses actuelles qui montent volontiers au filet? Aucune ne me vient à l'esprit. Ceci étant dit, Justine Henin n'est pas une attaquante spontanée, elle aime aussi batailler du fond du court, et construire ses points. En regard de sa petite taille, de sa musculature plutôt mince (mais réelle), sa solidité fut tout simplement extraordinaire, et sa combativité exemplaire. Evidemment c'est face à Serena que la bataille atteignit des sommets, et on regrette qu'Henin se soit retirée de la compétition, car elle offrait une rivalité de grande dimension avec celle qui est devenue la plus grande joueuse de sa génération: Serena Williams. Aujourd'hui il n'y a guère que Sharapova qui peut renouer avec une rivalité de haute tenue face à Serena - et pourquoi pas pour commencer, en finale de Roland-Garros dans deux semaines? Même si je préfère personnellement d'autres jeux (Kvitova, Wozniacki, Stosur, Ivanovic...). En 2007, Henin était la meilleure, éliminant Serena dans trois tournois du grand chelem consécutifs (Roland-Garros, Wimbledon, l'US Open). Sans doute était-il plus difficile de vaincre Serena chez elle, à l'US Open, c'est donc le résumé que j'ai choisi (avec des échanges fabuleux, éprouvants, d'une modernité choquante par rapport à tous ceux qu'on a vus dans ce sujet jusqu'à présent... des échanges probablement supérieurs à ceux des joueurs masculins des années 70, voire des années 80. McEnroe a même déclaré qu'Henin avait le meilleur revers du monde, hommes et femmes confondus!



En 2007, Henin remportait Roland-Garros pour la 3ème fois d'affilée, exploit qui ne fut accompli que par trois autres joueuses: Helen Wills, Hilda Krahwinkel et Monica Seles. Henin s'est retirée de la compétition à cause de blessures. C'est malheureusement le cas de beaucoup de sportifs de haut niveau maintenant: si le niveau des performances atteint des sommets, il est aussi éprouvant, demande beaucoup d'investissement physique, de sacrifices, plus que jamais. Cela est encore plus visible chez les hommes bien sûr, les combats que se livrent Nadal, Djokovic, Federer, Murray... sont terribles. On est loin du jeu oisif et bucolique d'autrefois, gracieux, voletant, joli...

Le suspens est à son comble ! Qui va décrocher les 2 dernières places du podium ???
J'adore ta phrase :
" On est loin du jeu oisif et bucolique d'autrefois, gracieux, voletant, joli..."
C'est exactement ce qui m'est venu à l'esprit en regardant ta vidéo du match
" Tauziat/Novotna" ...

Quand Henin et Capriati se rencontrent, ça donne ça (US Open 2003)



Un match incroyable. Jusqu'à la fin on ne sait qui va gagner, elles ont un tempérament de gagnantes toutes les deux, une combativité incroyable toutes les deux, et jouent à la perfection toutes les deux.

C'est ici un "best of" (je suppose) en deux parties. Le match est aussi intégralement visionnable sur YT.

On en a vu, des matchs féminins d'enfer, mais celui-ci est vraiment top de chez top. Je disais plus haut que ces joueuses auraient battu des joueurs des années 80. Je pensais même aux plus puissants, les Lendl, Becker... peut-être même Jim Courier ou Cédric Pioline dans les années 90. Je pense que la limite se situe à Sampras et Agassi. Je ne pense pas que Serena Williams (ou Henin) auraient battu ces joueurs-là (qui mirent la barre plus haut dans les années 90 et 2000, avant que n'arrivent des Safin, Federer, Nadal...). Difficile à dire, tout ça, mais c'est mon opinion. Je sais que Navratilova a rencontré Connors dans les années 90, elle n'a pas été ridicule mais quand même été dominée par la puissance et la rapidité de l'américain.

Je m'attarde un peu sur le top 3 pour faire durer le suspense...

Justine Henin a un tic marrant, qui me rappelle celui d'une coureuse de fond anglaise, qui hochait la tête constamment de haut en bas en courant, comme un cheval. On aurait dit une coureuse frustrée de ne pouvoir galoper.

En moins prononcé, Henin a ce tic, qui va très bien à sa queue de cheval. De là à croire que son nom vient du verbe "hennir"...

- C'est pas un peu fini ces jeux de mots à tous crins?

Les chevaux aiment-ils le tennis? Interrogeons-en un:



- Oui, le tennis moi je trouve ça beau.

- Merci.

- Ce fut un plaisir. J'ai rarement l'occasion d'être interrogé.

Ma deuxième joueuse préférée de tous les temps ne fut numéro 1 mondial que deux semaines, en 1976. Le musée national d'Australie conserve ses deux trophées remportés à Wimbledon en 1971 et 1980. Née en 1951 à Griffith, dans les Nouvelles-Galles du Sud, état de l'est australien, au bord du Pacifique. Ses parents étaient du peuple Wiradjuri, famille d'aborigènes. Malgré la discrimination de l'époque, elle fut protégée par un résident de la petite ville de Barellan, qui remarque son talent pour le tennis et l'encourage à persévérer. Celui-ci (Bill Kurtzman) finit par contacter Vic Edwards en 1965, propriétaire d'une école de tennis à Sydney, qui se déplace pour la voir jouer, et convaincu par son potentiel, persuade ses parents (papa n'est qu'un tondeur de moutons itinérant) de l'inscrire à la Willoughby Girls High School de Sydney. Elle y obtient son diplôme en 1968. Elle s'appelle Evonne Goolagong. Elle épouse Roger Cawley en 1975 (si bien qu'elle se nommera Evonne Goolagong Cawley, ou Evonne Cawley) et aura une fille en 1977. Lorsqu'elle remporte Wimbledon en 1980 face à Chris Evert, elle devient la première maman à remporter Wimbledon depuis la fin de la première guerre (Dorothea Lambert Chambers, au début du XXème siècle, fait aussi partie de ces cas très rares). Aucune joueuse n'a réédité cet exploit depuis.* Qui sera la prochaine?

Mais tout ça n'est que de l'histoire. Si Goolagong est une de mes joueuses préférées, c'est parce que j'aime son jeu, purement et simplement. J'aime la beauté de son jeu, sa grâce, son attitude, son charme. Elle fut une des meilleures joueuses de sa génération, mais pas la meilleure (un rien en dessous de Billie Jean King, Chris Evert, Martina Navratilova), une des championnes les plus aimées et respectées, et toutes ses adversaires, face à elle, pouvaient s'attendre à tout. Physiquement solide, techniquement talentueuse, mentalement aussi combattive que décontractée, toujours souriante, au point de parfois agacer ou déconcerter certaines adversaires qui avaient l'impression que pour cette Goolagong, rien n'avait d'importance. Lorsque son adversaire faisait un beau point gagnant, elle applaudissait. Pour elle, tout ça n'était qu'un jeu. Ce qui ne l'a pas empêchée de gagner sept tournois du grand chelem en simple.

Sa victoire face à Evert en finale de Wimbledon en 1980 est une de ses plus belles. C'est l'extrait que je choisis, mais on peut surfer à loisir sur tous les matchs ou extraits de matchs téléchargés sur YT. Voir jouer Goolagong est un plaisir sans fin, un bonheur d'amoureux du tennis.



* En fait, si: Kim Clijsters a remporté l'US Open, et avant Goolagong, Margaret Court avait remporté trois tournois du grand chelem, mais pas Wimbledon (ce qui ne fausse donc pas totalement mon affirmation, mais c'est un pur hasard).