La musique.

Merci Nonosserie flower

La version originale du fameux "Lily Marlene" tellement identifié à Marlene Dietrich. On constate que la version originale, parue en 1939 (celle de Dietrich date de 1945) bien qu'arrangée de façon plus carrée, plus militaire, moins ostensiblement élégante ou dramatique, interprétée par Lale Andersen, n'en perd pas pour autant son pouvoir émotionnel. J'ai failli ajouter "bien au contraire", mais je craindrais d'exagérer. C'est la chanson elle-même qui est magique. Savourez comme Lale Andersen nuance son chant au fil des strophes.

Version originale de ce qui deviendra "Somebody to love" par le Jefferson Airplane. Un an plus tôt, Grace Slick enregistrait la chanson (écrite par son frère) avec le groupe The Great Society. C'était moins ouvertement psychédélique, un peu plus ancré dans les racines du folk rock naissant de San Francisco, avec un parfum de révolte et de liberté plus savoureusement authentique.

Un de mes chanteurs américains préférés, Steve Young, est mort en mars 2016, et je l'ignorais. Qu'est-ce que cela fait? Rien: de toute façon les gens qu'on aime on les a dans le coeur, jusqu'à notre propre mort. Le message qu'il a laissé est bien celui de liberté.

Little Birdie, little birdie
Come and sing me a song
Got a short time to be here
Got a long time to be gone

Little Birdie, little birdie
What makes you fly so high?
It's because I'm a true little bird
And I do not fear to die

And if the grace is coming
I say just let it come
It won't need no TV preacher
Beating on their drum

Little Birdie, little birdie
What makes me love you?
It's because you see me in my sorrow
But I'm searching for a patch of blue
Just like you

Little Birdie, little birdie
Come and sing me one song
I got a short time to be here
Got a long time to be gone

En 1966, Serge Gainsbourg composait un petit instrumental intitulé "Scène de bal" pour le film Les Coeurs verts d'Edouard Luntz. Deux ans avant qu'il n'en fasse une fameuse chanson avec Bardot en 1968, puis avec Birkin en 1969.

Même si des puristes préfèrent la version originale (de et par Boris Vian) parce que Mouloudji a modéré les paroles, il me semble que la version de Mouloudji a une autre dimension, de par la tendresse et la chaleur de son grain de voix. Son humanité a quelque chose de plus simple, de plus immédiat - qui fait que son "déserteur" sonne plus comme une chanson d'amour que de révolte. Un hymne à la paix. La version de Mouloudji est LE classique qui lui colle à la peau, et LA version qui a touché les gens... Son accordéon imbibé de larmes, il n'y a rien de plus français. C'est éternel.

Magnifique. Fan

Très beau texte. Une chanson du nouvel album de Jil Caplan.

Dans la série: "les disques avec lesquels vous avez grandi"

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Cette compilation de Melanie parut originellement en 1970 en France.

"c'est le seule chose que je peux faire, et ce n'est pas bon, maaa"

On entendait beaucoup cette chanson à la radio en 1976. J'avais sept ans. On n'avait pas le 45t à la maison. Je n'avais pas de passion particulière pour Gérard Lenorman. Mais lui, Sardou et d'autres, à la radio on les entendait beaucoup.

"Michèle" de Lenorman, la version originale de 76, est pour moi une madeleine de Proust d'autant plus intrigante qu'elle me rappelle des sensations imprécises, mais des sensations amoureuses, du moins quelque chose qui navigue entre amour, affection, tendresse et sensualité. Peut-être un baiser que j'ai oublié mais qui me court encore sur la lèvre. Une curieuse sensation de crème, de goût nacré, une sensation de tourment doux et onctueux, quelque chose de sentimental et d'agréable, de lointain qui chatouille le coeur. A sept ans, les paroles on les saisit de façon très irrationnelle, ce qu'on peut encore faire à l'âge adulte d'ailleurs, dans des états seconds de distraction ou de béatitude, où l'on ne saisit des mots que leurs bribes aux sonorités plus parlantes que leurs significations rationnelles. Le chant de Lenorman est donc délicieux, haut perché, un peu laid back, typiquement seventies, à une époque où les chansonnettes s'échappaient encore du microsillon pour serpenter dans les rues...

Saurai-je un jour retrouver le visage de la fille que m'évoque cette musique? Peut-être jamais. Le souvenir est sans doute à jamais perdu... mais chaque fois retrouvé au bord de la lèvre ou du premier désir, du premier émoi...

A propos de madeleine de Proust - permettez que je digresse dans cet espace désaffecté où je parle tout seul - moi c'était pas une madeleine, mais une figue. Peut-être l'ai-je déjà dit, il n'est pas impossible que je radote, puisque je ressasse.

Moi il se trouve que je suis né en Provence, ma toute petite enfance, avant de grandir dans le Nord, mais alors nord de chez Nord (hello Dunkerque). Il se trouve que dans ce village de Provence je séjournais parfois chez ma mémé (ma grand-mère du sud - paternelle - c'était ma mémé, ma grand-mère du nord - maternelle - c'était bonne-maman). Il y avait un figuier dans le petit espace vert derrière sa cuisine, et les figues étaient comestibles. La figue est un fruit particulier - sans doute à ce jour le plus particulier auquel j'aie eu le privilège de goûter. Plonger les dents dans une figue, c'est une expérience. C'est d'un goût sans nom, incroyablement intense et profond, un délice.

Il va de soi qu'après avoir mordu dans une figue lors de sa petite enfance provençale, on s'en souvient vingt ans après lorsqu'on vit du côté de Dunkerque, où pas une figue ne traîne dans les rues. Donc, depuis, chaque fois que je mords dans une figue, je me retrouve dans l'arrière-cuisine de ma mémé.

Je suis allé la revoir par la suite, ma mémé, vers mes dix-huit ans. Une magicienne: elle m'a fait goûter du lait à la banane. Une banane mixée avec du lait, et hop! le tour est joué. Il paraît qu'elle m'en faisait quand j'étais petit. J'avais oublié. C'est délicieux.

Résumons: j'aime le lait à la banane mais ma madeleine c'est la figue.

Etonnante présence vocale, en harmonie vive avec ce visage. Ce chant n'est-il pas aussi intime que la buée, aussi doux qu'un murmure?

Marrant d'apprendre que cette très réussie "Chanson du loubard" sonne typiquement comme du Renaud mais ne fut pas écrite par Renaud. Non, les paroles sont de Muriel Huster, écrivain, actrice et photographe française, et soeur de Francis Huster. On saluera toujours Monsieur Séchan pour la mélodie! Et l'incarnation d'un personnage qui lui collait autant à la peau que son blouson et ses tatouages.

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