Monde

Encore impeccable.

Je crains de grandes violences pour samedi si les gitans s'en mêlent. Bon courage à tous les policiers. Ils sont les garants du monde libre.

Finalement, pour une fois, les manifs se sont passées relativement correctement! Gardons espoir pour la démocratie. Et bravo à cette dame de Toulouse:

J'ai peut-être un peu parlé trop vite à la lumière d'autres images d'autres villes qui nous sont parvenues depuis...

Quelques questions affleurent: comment réagiraient les Gilets jaunes si d'autres citoyens manifestaient contre eux?

C'est une question toute simple. Puisqu'ils considèrent comme une provocation ou une agression le fait qu'on leur bloque le passage au nom de la liberté de mouvement et de manifester, quelle serait leur réaction s'ils rencontraient d'autres rassemblements citoyens qui feraient comme eux, mais contre eux?

Qui bloquerait le passage de l'autre? Qui serait le plus légitime? Qui seraient les fachos? Qui seraient les démocrates?

Si vous voulez j'en ai plein, des questions...

Qu'est-ce que la liberté? Ou s'exerce t-elle? Ou s'arrête t-elle?

Qu'est-ce qui légitime une mobilisation? Est-ce une colère ou une radicalisation? Est-ce qu'une radicalisation est légitime?

Que signifie la mobilisation de gens qui décident de se rassembler avec des revendications différentes? Qu'est-ce qui explique l'envie de se rassembler? Qu'est-ce qui explique l'envie de s'identifier par un gilet de même couleur?

Qui pense pour qui? Qui parle pour qui? Si tu ne penses pas comme ton voisin dans le rassemblement, qu'est-ce qui t'unit à lui? Si tu n'es pas d'accord avec tout le monde dans le mouvement, qu'est-ce qui te donne envie d'adopter un gilet de même couleur? Que signifie, et qu'implique l'unilatéralité de cette couleur?

Est-ce que la masse, le nombre impliquent une légitimité? Si l'union fait la force, qu'est-ce qu'elle exprime?

Si une mobilisation n'est pas majoritaire, pourquoi devrait-elle être plus légitime que ce qui ne se mobilise pas?

Ne pas se mobiliser signifie t-il qu'on n'existe pas?

C'est ce que je développais dans un autre message: le besoin de se mobiliser, qu'est-ce?

On dit qu'une revendication est légitime, qu'une colère est légitime, qu'une mobilisation est légitime... au nom de la démocratie. L'idée toute simple de la démocratie, c'est qu'on a le droit d'échanger des opinions différentes.

Encore que moi le pluralisme, je trouve que c'est généralement une communication de sourds, mais c'est un autre débat.

Mais la notion de légitimité c'est quoi? Qu'est-ce qui est légitime et qu'est-ce qui ne l'est pas?

Bonjour messieurs les populistes, je vous rends à des centaines de commentaires sous cette vidéo, empilez-les, mangez-vous les, et venez après nous refaire de la démagogie sur le respect du peuple... ce peuple que vous avez refusé d'éduquer, et dont vous louez aujourd'hui la bêtise, l'agressivité, la violence.

LISEZ ces commentaires sur YouTube. LISEZ. Et osez venir me dire que vous respectez ce peuple.

Et l'autre andouille de Vincent Cespedes qui vient nous parler d'intelligence connective! Qui vient nous parler de "sabotage" en prétendant fustiger la philosophie de salon qu'il pratique lui-même en parlant comme une éolienne!

Vous savez, sur une de ces plate-formes soi-disant dissidentes, qui prétendent penser par la désobéissance sans avoir fait leur propre examen de conscience individuelle... Thinkerview, pouah!

Internet n'est devenu qu'un outil de propagande, un outil de pyromanes.

Ça y est, la propagande monte d'un cran. La France est en train de devenir fasciste. Il est temps que tous les citoyens ouvrent les yeux sur le danger de ces médias alternatifs qui jettent de l'huile sur le feu. Tout le monde est trop passif sur ces tentatives de manipulation. Notez bien comme ils renversent la rhétorique du fascisme! Allez dans Wikipedia: le fascisme, c'est d'abord le radicalisme et totalitarisme d'un soulèvement populiste et souverainiste. On est en plein dedans. La forme et le ton de ce média alternatif ci-dessous est typique de la propagande! C'est l'absolu opposé de la démocratie. Et nous insisterons sur le fait qu'ils tentent de renverser intégralement les valeurs que je défends ici. Pour eux, nous sommes en dictature et nous manipulons le peuple. C'est de la pure folie, une honte, et un danger absolu.

Alors jusqu'ici, cette propagande se faisait subtilement, insidieusement, au nom de la dissidence, du pluralisme, de la liberté de "contre-penser", sur divers médias de tendances diverses. Ici, comme je le disais, on monte d'un cran dans le radicalisme flagrant et grossier. Il faut dénoncer cette déviance. Il faut mettre en garde. Il faut imposer la pédagogie et la responsabilité. Il faut interdire les manifestations. C'est URGENT. Le fascisme, comme un incendie, ça peut prendre très vite.

Si on ne peut pas interdire ces médias alternatifs qui se radicalisent, alors il faut que le gouvernement ait son propre radicalisme pédagogique de communication. Il faut absolument responsabiliser cette société dont une partie, pour l'instant minoritaire, se soulève contre le système. La démocratie peut paraître vite faible et désarmée face à ce soulèvement. Cette démocratie est en danger et doit alarmer ses citoyens.

Les Beatles nous avaient laissé un message...

You say you want a revolution
Well, you know
We all want to change the world
You tell me that it's evolution
Well, you know
We all want to change the world
But when you talk about destruction
Don't you know that you can count me out
Don't you know it's gonna be
All right, all right, all right
You say you got a real solution
Well, you know
We'd all love to see the plan
You ask me for a contribution
Well, you know
We're doing what we can
But if you want money for people with minds that hate
All I can tell is brother you have to wait
Don't you know it's gonna be
All right, all right, all right
You say you'll change the constitution
Well, you know
We all want to change your head
You tell me it's the institution
Well, you know
You better free you mind instead
But if you go carrying pictures of chairman Mao
You ain't going to make it with anyone anyhow
Don't you know it's gonna be
All right, all right, all right
All right, all right, all right
All right, all right, all right
All right, all right

A tous les menteurs qui veulent dénoncer la violence de la répression... La liberté de manifester avec les gilets jaunes elle se passe comme ça:

Ce que vous voyez là est limpide: une caméra est postée derrière des policiers. Ce qui leur fait face n'est pas une manifestation: c'est une émeute. Une colère qui démonte des feux rouges et casse des pare-brises de voiture. Ce n'est pas de manifestation qu'il s'agit, mais de trouble à l'ordre public. Peut-être que cela n'est rien pour vous? Soit vous refusez d'ouvrir les yeux, soit vous les fermez complaisamment. Des gens voudraient réagir pour empêcher la voiture d'être cassée, pillée ou brûlée, mais ils ont peur et ne font rien. C'est que cette foule en colère qui gronde, elle fait peur. Elle cherche l'affrontement. Elle n'est pas là pour faire de la figuration, elle ne se contente pas de se mobiliser: elle laisse exploser sa colère. Ce n'est PAS une manifestation.

Quand Christophe Castaner prétend que la réponse des policiers est proportionnelle, il dit la vérité. Et si on veut éviter à des émeutiers de perdre un oeil à cause d'un tir de flashball, il faut interdire ces pseudo-manifestations. On n'est plus dans un domaine de droit, là, on est dans un cas d'insurrection. Et si d'innocents manifestants se trouvent entraînés dans une émeute, il leur est conseillé d'en sortir. Si vous restez dedans, vous la légitimez! Le discernement est de votre ressort... On ne peut se clamer innocent lorsqu'on participe. Il y a un moment où on doit savoir se désolidariser de ce qui perd le contrôle. Une foule n'est pas innocente. La menace d'une foule est réelle.

Et qu'on n'aille pas dire que la présence policière est une provocation: quand la police se laisse déborder, ça donne ce qu'on a vu le 1er décembre dernier. Sans police - derrière laquelle on ose dire que le gouvernement se protège lâchement - le pays serait pris en otage (certes pas pour longtemps) par une bande de révoltés totalitaires. La police ne protège pas que le gouvernement, elle protège tous les français. Car une majeure partie des français ne sont pas des gilets jaunes! Vous me faites marrer avec vos sondages: ils ne concernent que ceux qui y répondent! Il y a plein de français qui ne se prononcent pas, parce qu'ils ne sont pas radicalisés, parce qu'ils sont réservés, essaient de comprendre, n'osent pas s'élever contre une colère qu'ils supposent légitime. Ils ne comprennent pas qu'une radicalisation, par définition, se passe de légitimité! Les origines de la radicalisation sont extrémistes, elles sont nourries par la haine, et cette haine s'est alimentée, exacerbée, propagée par les réseaux sociaux au fil des années.

Excellent débat pédagogique sur le dégât des "fake news..." que j'appellerai "mensonges manipulateurs" car je déteste les anglicismes. L'entrée du mot "liker" dans le dictionnaire est un dégât d'un autre ordre (rassurez-moi Bernard Pivot, vous étiez contre?). Sinon, carrément, je pense qu'on devrait légiférer sur le mensonge.

Plein de propos sensés... ça devient rare!

Bernard-Henri Lévy: 1 - Slobodan Despot: 0

Pas la moindre idée de qui est Slobodan Despot, mais son discours offensif et indigne est assez réminiscent du fascisme.

Le mot "fascisme" étant utilisé de toute part, oublions-le. Contentons-nous de caractéristiques qui ne trompent pas, et donnons-leur du poids: l'agressivité et la radicalité du discours. La mitraille sans nuance qui réduit l'interlocuteur à une cible. Voilà à quoi se livre Slobodan Despot. Lévy a raison d'écarquiller les yeux sur sa vision gréco-romaine chrétienne de l'Europe. C'est clair, il s'agit là de culturalisme sectaire. Pourquoi ne pas parler d'épuration, tant qu'on y est?

La démocratie est malade (nul doute qu'un Zemmour s'en réjouisse) et je vous souhaite le meilleur pour votre spectacle, monsieur Lévy. Vos convictions sont louables.

Je ne posterai pas l'extrait d'un Salut les Terriens d'Ardisson, faisant intervenir un Gilet Jaune éborgné... Tant d'obscénité me sidère. Je saluerai Aphatie et ses convictions de démocrate, que la crise n'a pas su affaiblir. Je ne pardonnerai pas de si tôt les Ardisson, Onfray, Polony...

Peut-être bien, mais vos fruits sont particulièrement indigents. Très peu profonds, simplement sous-tendus par une ligne éditoriale grossière: s'inscrire contre la pensée unique d'une "pseudo-démocratie" française. Vous êtes si peu nuancés dans cet objectif de manipulation insidieuse, par le choix de vos invités pour critiquer ce gouvernement par exemple, à charge à 80% (avec 20% pour donner le change), que vous n'en devenez qu'une chaîne de propagande pure et simple. Votre journalisme est insipide et sournois.

La démocratie française est d'une toute autre complexité, et il n'y a rien à attendre d'une chaîne vulgaire comme RT pour en donner des commentaires à sa mesure.

Mais qu'elle se rassure, RT n'est pas la seule et a très bien su se sentir inspirée par d'autre chaînes de "journalisme" dont l'absence de pédagogie est tout aussi responsable du danger qu'encourt notre système démocratique. Rien n'est expliqué, tout permet aux ignorants et malveillants d'animer les réseaux sociaux, et pour finir l'espace public, de leur fiel cynique ou barbare.

On vous fait confiance pour continuer à vous inscrire contre la pensée unique. Encore faut-il penser.

Voilà ce qu'est devenu Michel Onfray... Inutile de commenter cette lettre, elle se suffit à elle-même.

Je ne pensais pas qu'un jour je finirais par trouver plus de dignité chez Bernard Tapie... mais c'est sans aucun doute le cas.

De tout ce que j'ai pu suivre sur la toile à propos du Venezuela...

Il y a la pédagogie explicative (c'était sur Arte en 2016):

Il y a la discussion informative qui creuse (hier dans C dans l'air):

Une entrevue entre Gérard Miller et Maurice Lemoine sur Le Média propose un éclairage plus subjectif (pour ne citer que le plus nuancé). Dans la plupart de ses reportages, "Le Média" prétend combattre la propagande des médias officiels (du genre mesuré qu'on trouve ci-dessus) en lui substituant une propagande à angle unique. La nuance gêne beaucoup le révolutionnaire. Choisis ton camp, camarade.

Oh la vache, Belattar et Goldnadel sur LCI il y a quelques jours... C'est quand même assez sidérant qu'on laisse la parole à de tels couillons. Là on n'est même pas dans l'éditorialisme professionnel, mais dans la clownerie de spectacle. Et ça bavarde, et ça bave, et ça pérore. Bon sang les mecs, faites quelque chose de votre vie, ces politiques que vous discréditez sont mille fois plus pertinents et respectables que vous.

On peut regretter un clown comme Raymond Devos, certainement. Lui au moins avait la décence de nous épargner ses opinions politiques: bref il restait à sa place. Aujourd'hui tous ces clowns qui, depuis Coluche et Bedos (parler politique n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux), nous assènent leur grande gueule pourrissent littéralement la conscience sociale et le monde des idées. Tout en se défendant d'avoir une parole d'importance, se voient donner l'importance d'une antenne, d'une plateforme, pour pontiférer sur le monde politique en traîtant les députés de clowns ou de ramassis d'incomptétents. La barbe. De l'air!

Redevenez de vrais clowns, ou prenez vos responsabilités.

Les Gilets Jaunes ne sont pas violents...

Voilà ce que j'appelle de la pédagogie, ou un documentaire de valeur pédagogique:

C'est-à-dire de l'information qui rend compte de la réalité des faits, de leur complexité, laquelle est mise à mal par les médias relayant une image (ironiquement prise par un policier) devant laquelle une partie du monde s'offusquera complaisamment... Et c'est un exemple parmi des milliers d'autres.

Pour moi la phrase la plus essentielle du discours de voeux d'Emmanuel Macron fut:

A l’heure des réseaux sociaux, du culte de l’immédiateté et de l’image, du commentaire permanent, il est indispensable de rebâtir une confiance démocratique dans la vérité de l’information reposant sur des règles de transparence et d’éthique.

A 2:33...

Pas besoin de voir l'échange en entier, moi je ne dirai qu'une chose: Constance je t'aime!

Elle envoie chier les cons, les bien-pensants qui intellectualisent tout, ceux qui ne comprennent pas l'humour, ou un certain humour. Je l'ai vue, cette chronique radio où elle montre ses seins, et c'était du pur constance, cette zone d'humour où elle ose aller un peu plus loin, rien que pour faire rire. Je trouve ce rire sain! C'est toujours un travail sur l'humour, le jeu du degré, de la transgression, qui n'appelle pas à être systématique, bien au contraire. Beaucoup de gens n'y comprendront jamais rien. Ne t'inquiète pas, Constance, tu as des fans!

Et j'adore cette façon que tu as de rester libre, de quitter un plateau, de partir quand tu ne te sens plus en phase (comme tu l'as fait aussi avec Ondar), cette façon que tu as de rester individuelle, et attachée à ton propre humour qui est précieux.

On n'a effectivement pas à jouer le jeu de certains médias qui font principalement du mauvais esprit ou de l'étroit esprit, et tentent de voir des scandales là où il n'y en a pas (ou de créer des controverses qui n'ont pas lieu d'être). Tu as raison de rester amorale! L'humour est tout sauf moral, ou moraliste. En tout cas c'est ainsi que je le ressens. I love you

Merci Mounir Mahjoubi.

La marche pour le climat, je la fais depuis cinquante ans. Je n'ai jamais passé le permis.

Se promener sur YouTube devient franchement déprimant: on y trouve de plus en plus de "dissidents", je pourrais mentionner des douzaines de noms plus ou moins médiatisés qui reviennent régulièrement et travaillent activement à détruire la France, l'unité de la nation, la crédibilité du gouvernement, c'est quand même dégueulasse et complètement honteux. Tous ces dissidents n'ont rien à foutre de la France, du futur, de l'avenir. Ils ne servent que leur propre soupe, ou leur propre raison d'être.

Je me disais au bout d'un moment: c'est pas fatigant d'être dissident? N'est-ce pas malsain de l'être à la longue, et finalement l'ultime illustration d'une malveillance substantielle qui en dit long sur la conscience et la responsabilité?

Apparemment il y a des tas de gens, que je m'empresserai de taxer d'imbéciles, qui sont dans un "combat". Le "combat" est leur seule raison d'être. Leur vie est un combat, et ils combattront jusqu'au dernier souffle.

C'est quand même à se demander quel rapport ils ont avec la pause. Parce qu'il y a des moments où l'on est bien obligé de faire une pause, et là je doute fort qu'ils parviennent à identifier la plénitude. Et lorsqu'on perd contact avec la plénitude, on n'a plus de raison d'être, car elle est la première des raisons d'être.

Le combat est par essence désespéré.

Moi quand je me promène, je suis chez moi. Quand j'entends des oiseaux, je suis chez moi. La plénitude, je connais. Et quand je côtoie le combat ou des propos de combattants, je n'entends que de la malveillance. C'est la vérité.

Je n'interdis pas les bémols, mais je fais une allergie viscérale à l'acharnement. Et les dissidents qui squattent le web sont des acharnés.

Avoir l'honnêteté de reconnaître que l'ennemi qu'on s'est choisi n'est pas un ennemi de fait, mais bien celui qu'on s'est choisi, pour donner une raison d'être à son combat. Mais ce n'est pas l'injustice qui justifie le combat. C'est le combattant qui se trouve un cheval de bataille.

Ils ont adhéré à des colères. Ils ont eu la colère chevillé au corps. Ils ont maudit la Paix. Ils ne la souhaitent pas, ne l'appellent pas de leurs voeux: ils veulent se battre.

En barbarie règnent les guerriers.

Le pacifiste que je suis a choisi ses ennemis: les guerriers. Vous guerroyez contre l'injustice, et je me révolte contre votre combat.

L'injustice n'est pas mon ennemie. Je me fous de ceux qui ont un prétendu pouvoir, ou de ceux qui ont le souci d'en avoir. Mon ennemi, c'est la connerie humaine, et cette connerie s'épanouit dans le combat, quel qu'il soit. Votre combat est ma peste.

Je ne crois qu'en une parole de paix. C'est la seule qui vaille. Allez décrédibiliser votre propre sein avant de décrédibiliser toute parole de ce registre. Ne venez pas me parler d'hypocrisie, bande d'hypocrites. Je vois déjà le Mal sur vos tronches. Je vois déjà la bave de votre venin sur vos lèvres et vos mots. Vous m'insultez. Votre image m'insulte, et me fait honte. Vous offensez ma paix.

L'apaisement: ce n'est apparemment pas ce que des gens cherchent. Je les plains.

Est-ce à dire que je refuse de comprendre la révolte? Certes non. Dernièrement, j'ai écouté beaucoup d'interviews de Jean Ferrat. Voilà quelqu'un dont la révolte me paraît humaine. Quelqu'un qui n'a pas pu laisser sa conscience de côté, qui s'interrogeait avec une grande honnêteté, et avait avec Brassens des débats aussi courtois qu'opposés. Ferrat ne croyait qu'au progrès collectif, Brassens n'y croyait pas. Ferrat avait une conscience politique, Brassens s'en éloignait avec le seul objectif d'écrire de bonnes chansons. Tous deux avaient constaté qu'il y avait des exploitants et des exploités. Ferrat s'insurgeait contre l'exploitation. Brassens se sentait incapable de lutter, parce qu'il n'en voyait pas l'intérêt ni n'en avait la motivation profonde. Peut-être parce qu'il pensait qu'on ne parviendrait pas à changer le monde ni les hommes. Parce qu'il savait que l'homme devait lui-même changer avant de changer le monde. C'est ce que je pense aussi: c'est au quotidien qu'on voit ces choses-là. Ferrat, lui, ne pouvait s'empêcher de lutter, il ne pouvait pas s'épanouir ou être heureux sans garder une conscience aiguë de sa famille humaine, celle des exploités. Sa liberté avait un prix. Il se savait privilégié, et voulait rester le porte-parole des "siens".

Brassens, lui, ne choisissait pas de camp. Cet anarchiste s'interdisait de juger l'homme à l'aune de sa condition. Il n'exigeait pas d'autre honnêteté que celle de prendre l'homme comme il vient, quel que soit son parcours. Il ne pouvait donc pas se choisir d'ennemi à combattre, pas même une injustice sans visage. Changer le monde était trop abstrait pour lui. Peut-être pressentait-il que le monde nous change bien plus qu'on ne le change nous-mêmes. Peut-être pressentait-il qu'on ne maîtrise rien, et qu'il faut s'adapter. C'est peut-être ça l'ultime vérité: depuis la naissance de l'humanité, l'homme n'a fait que s'adapter. Travail de longue haleine au fil des millénaires... mais son adaptation a fini par empiéter sur la Nature, et la Nature reprendra ses droits. A moins que l'homme n'ait encore le génie de s'adapter...

Désolidarisez-vous.

Désolidarisez-vous de toutes les révoltes, de toutes les colères. Ceux qui vous enveniment, vous injectent leur vindicte, sont des salauds, de purs salauds.

Ils s'autorisent de convaincre, se permettent de vouloir rassembler. Ils devraient faire horreur à toute âme digne de ce nom. J'ai honte pour eux.

Jamais, jamais un être humain ne devrait s'arroger ce droit.

Le seul rassemblement qui vaille, c'est celui de la solidarité. Il se doit d'être positif. C'est un DEVOIR. Sinon, gardez votre colère pour vous. Il n'y a pas de colère populaire. Rien qui ne justifie de telle chose. La colère qui s'exprime en nombre est d'une complaisance affreuse qui me révulse. Rien ne saurait l'excuser. Rien.

Désolidarisez-vous. C'est le prix de votre liberté, le salut de votre âme. Ou mourez cons!

Ce matin je vais au centre de tri... trois bennes de plastique où l'on trie papier, verre, emballages ménagers... ces bennes se situent au coin du parking d'un établissement moderne pour personnes âgées, à trois cent mètres de chez moi...

La moitié a été brûlée, probablement dans la journée d'hier, quand est passé un petit groupe exalté de gilets jaunes - qui paraît-il ont fait du grabuge sur la place de l'église près de chez moi, ce que je n'ai pas vu car je faisais les courses à ce moment-là...

Ce qui explique pourquoi j'y ai vu une voiture de police hier soir et encore ce matin...

Ces gilets jaunes brûlent donc des poubelles de tri sélectif, auxquelles se rendent les quelques citoyens qui gardent un minimum de sens civique... Je m'y rends à pied une fois par semaine et n'y croise jamais personne, c'est vous dire

Vous dire aussi combien les gilets jaunes n'ont rien à foutre de l'écologie, et que le sens civique laisse à désirer: c'est pas un scoop, rapport à ce que je disais de Brassens et moi-même... la révolution, c'est sur soi qu'on la fait d'abord. Pas question d'être solidaire des cons, des demeurés, des dégénérés qui insultent, cassent et brûlent.

Moi ma révolution, je l'ai faite il y a longtemps, quand j'avais vingt ans. Je suis parti seul sur les routes pendant six mois. Je n'ai eu de problèmes qu'avec des voyous, de mauvaises rencontres... les flics ont toujours été super sympas par contre... avec le vagabond que j'étais. Ils m'ont même pris en stop...

Je sais où sont les cons, merci. Je sais où l'humanité défaille, merci. Le gilet jaune est la radicalisation de cette défaillance.

Dick Rivers fut le plus esthète et puriste de nos rockers nationaux, dont il convient de redécouvrir l'érudite discographie.

Alain Bashung ne l'admirait pas pour rien.

Nathalie Loiseau ne changez pas, vous êtes parfaite.

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