Réflexions

Un bon point de départ:

D'excellents points dans ce débat...

Dominique Wolton: chaque fois que j'ai entendu ce gars-là, il disait le fond de ma pensée. C'est ainsi que je garde espoir, moi.

Puisqu'il paraît qu'Etienne Chouard est l'instigateur du RIC proposé par les Gilets Jaunes, voici un bref échange entre icelui et Jacques Attali dans Ce Soir ou Jamais, il y a quatre ans (du moins posté sur YT il y a quatre ans).

Monsieur Chouard apparemment suggère que tout citoyen ait une retraite... et que chacun y mette du sien... "C'est intéressant" lui répond Attali. Je lui prête de l'ironie. C'est mon côté altruiste.

Quelle est la pertinence de la démocratie?

Un vote démocratique consiste à consulter tout le monde et adopter une loi votée par une majorité. Mais qu'est-ce qui implique qu'une majorité soit plus pertinente qu'une minorité? On n'est pas là dans un débat de fond, on est strictement dans un débat égalitaire, qui consiste à faire le moins de mécontents possibles.

Hormis ce point, il y a le fait qu'une personne n'a pas forcément un avis définitif sur tout (il est même sage de s'en garder), et peut donc changer d'avis. Ce qui implique qu'une loi votée par un référendum à un moment donné s'applique de façon durable simplement à partir d'une opinion qui ne fut que momentanément majoritaire.

Deux points qui n'impliquent sûrement pas qu'une loi soit pertinente.

Voyez ce qui se passe en ce moment au Royaume-Uni avec le brexit. Le référendum a voté OUI au brexit en 2016, mais voterait probablement NON aujourd'hui d'après les sondages. Qu'en conclure sur la valeur du référendum?

Allez à 1:13:50... Frank Riester avait déjà tout dit!

Voilà un sujet intéressant... sur lequel il faut agir d'urgence (et qui explique en gros pourquoi Nicolas Hulot a quitté le gouvernement...).

D'excellents éclaircissements qu'on aimerait voir relayés plus souvent dans les médias officiels - soi-disant de "pensée dominante" alors que ces éclaircissements sont rarement faits.

Bravo! Le retour de la civilité.

Merci Raphaël Enthoven. Une chose que je me suis dite en vous écoutant hier soir: je suis liberticide. Je le constate mais le revendique également. Je le suis par la force des choses: la liberté sans limite donne lieu à de véritables horreurs, les exemples sont innombrables.

Force est de constater que la liberté n'est pas prioritaire: ce qui l'est, c'est l'éducation. L'éducation est quelque chose de culturel et de constructif. C'est quelque chose d'absolument élémentaire, qui conduit à être forcément liberticide, puisqu'on pose des limites à la liberté.

Je suis mon premier liberticide. Il y a un nombre infini de choses que je ne m'autoriserai jamais à faire, et que j'ai du mal à accepter voir faire par d'autres. Je suis donc également intolérant, en toute conscience.

Mais peut-être dois-je donc m'interroger sur ce que signifie "liberticide" pour me rendre compte d'un malentendu venant de moi? Qu'est liberticide non pas ce qui pose des limites à la liberté, mais interdit d'en mettre ou de ne pas en mettre? Ne serait donc liberticide que ce qui se prive de bémol? Mais le bémol est difficile à légiférer bien qu'il ne soit hors de portée en dépit de l'étendue de ma tolérance aux jeux de mots.

Un mot-clef (je préfère clef à clé, à croire que je prise l'exception culturelle...): s'affranchir.

Comment s'affranchir sans se poser de limites? La liberté absolue est une horreur. Je crois que tous les artistes ont compris ça depuis longtemps.

Il ne faudrait rien dicter.

- Tu ne dicteras point.
- Pourquoi?
- C'est liberticide.
- Mais comment savoir écrire sans dictée?
- Il faut des codes.
- Il faut bien dicter les codes...

- Tu dicteras.
- Mais c'est liberticide!
- Que nenni.
- Et ceux qui refusent de se laisser dicter?
- De se laisser dicter quoi?
- De se laisser dicter tout court.
- Et bien ce sont des analphabètes.
- J'adore ce mot.
- Quel mot?
- Analphabète. Il y a trois syllabes.
- Oui sauf que l'alpha t'échappe.
- Sans parler de l'oméga qui lui ne saurait m'échapper puisqu'il n'y est pas.
- Tu vois, tu viens de comprendre ce que signifie l'affranchissement.
- L'affranchissement de la lettre?
- Oui, comme le f de la clé qui se cache en accent aigu.
- Qu'est-ce que ça dit, un accent aigu qui remplace un f?
- Il se cache derrière un e, l'accent c'est le f qui dépasse derrière le e.

- Est-il grave d'être analphabète?
- Son accent l'est, en tout cas.
- Cessez de détourner mon propos!
- Etre analphabète n'interdit pas d'être intelligent, mais disons que ça n'aide pas à l'être non plus. Je dois dire que c'est un a priori. Peut-être est-il plus important d'être alphabète qu'intelligent. Je ne suis pas sûr qu'être intelligent soit quelque chose de très sensé ou cohérent pour tout vous dire.
- Je n'arrive plus à suivre.
- Pourtant c'est ce que vous faites.
- J'entends par suivre entendre.
- Les guillemets s'imposent.
- Sont-ils liberticides?

Y a t-il de vrais philosophes en France? De vrais penseurs? Quand on écoute Onfray, Comte-Sponville ou BH Lévy, la réponse est non. Les écouter est tout simplement consternant.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de vrais philosophes en France. Je n'ai pas le plaisir de les connaître. Vous savez, un vrai penseur, c'est quelqu'un qui nous ouvre l'esprit. Quelqu'un qui cerne bien les contextes, les situations, les questions, et qui nous fait prendre conscience des réalités, d'une réalité qui nous entoure, et entoure tout le monde. Ce n'est le cas d'aucun des prétendus philosophes auxquels les médias, télévision, radio ou internet, donnent tribune.

J'aimerais beaucoup qu'un philosophe m'ouvre l'esprit. Mette des mots sur ce que mon intuition m'avise. Peut-être devrais-je moi-même tenter de mettre des mots sur mes intuitions, sur ma perception informulée de cette réalité que j'aimerais voir cernée et exprimée par d'autres. C'est que c'est un vrai travail que de mettre des mots sur ce qu'on perçoit. Encore faut-il percevoir, et pour cela, se garder de tout parasite. Se laisser parasiter ne participe pas de la perception. Etre imperméable aux parasites non plus (car le parasite n'existe pas pour l'imperméable).

Ah, il y en a un autre qui n'est pas mal non plus dans le genre consternant: Alain Bauer. Bon, tant qu'il s'exprimait dans le domaine de la criminologie, dans une émission comme C dans l'air, il pouvait parader à loisir, le brave téléspectateur n'étant pas calé, laissait à ce beau parleur le soin d'exprimer des opinions. Mais dès qu'il sort un bouquin sur la pandémie, le donneur de leçons taille des shorts en règle à tous les professionnels de la santé, et là c'est plus un pavé dans la mare, c'est une bouse dans le lavabo. Bref, il se décrédibilise, et lorsqu'on sait qu'il écrivit La criminologie pour les nuls, on se dit que c'est un comique de plus, qui se plaît à faire commerce de clichés, or, excusez-moi d'être un peu philosophe, mais propager du schématisme, est-ce vraiment constructif? Ne reste que l'emballage cadeau, l'art d'être démonstratif.

Non, Monsieur Comte-Sponville, il n'est pas plus grave de mourir à trente ans qu'à soixante, ni moins grave de perdre des personnes âgées que des personnes jeunes. Depuis la sélection de la loi naturelle, il y a eu la civilisation. On ne pense pas aux hommes qu'en terme de production ou survie de l'espèce. Nous sommes des individus. Et j'accorde plus d'importance à la perte d'une personne que j'admire qu'à la perte d'une personne que je ne respecte pas, quel que soit son âge.

D'autre part, j'aime particulièrement les personnes âgées, qui m'inspirent souvent bien plus de respect, pour avoir appris de la vie, s'être assagi ou affaibli, avoir pesé le pour et le contre, avoir compris les dégâts de la violence, des malentendus, de l'impétuosité de la jeunesse, et avoir atteint le stade de la perception pour avoir oublié d'être offensif (la meilleure défense est l'attaque, tous les imbéciles vous le diront). Je suis absolument sidéré qu'un prétendu philosophe n'ait jamais évalué l'importance et la qualité de l'âge, et ce qu'apprendre à vivre signifie, comme si cela n'impliquait rien.

Veut-on bien me dire quel siècle n'a pas connu de misère? Quelle période de l'humanité n'a pas connu de misère? Pourquoi diable prête t-on au capitalisme la responsabilité d'une misère, ou d'inégalités, qu'il n'a fait qu'atténuer, ou rendre plus insupportable aux yeux de ceux qui eurent le loisir d'observer?

Il faut quand même bien comprendre que la première injustice nous est donnée par la vie elle-même, qui nous confronte au besoin de survivre, de nous nourrir, de boire, de nous chauffer, de nous protéger, de nous soigner. La misère est là, dès le départ, provoquée par la population humaine qui se trouve trop nombreuse, et de plus en plus nombreuse, pour se trouver bien portante de manière égalitaire, dès lors tendant la perche à la jalousie du voisin qui ne se porte pas aussi bien que vous. Et plus les sociétés s'installent, plus les inégalités s'installent, car le nombre complexifie toute chose... et cela débouche sur des conflits, des batailles, des guerres.

Et on veut nous faire croire que le capitalisme fait le malheur du monde, un monde d'aujourd'hui qui crie famine en se filmant avec des smartphones.

Je ne dis pas que je porte le capitalisme dans mon coeur. Le joug économique me révolte. Mais l'honnêteté me dicte que sans l'organisation de la société telle qu'elle existe, il n'y aurait rien de ce que je prise en matière d'art et je ne serais même pas là pour en toucher deux mots. Il y aurait peut-être eu autre chose, certes, mais en l'occurrence, personne ne le sait, et vivre avec ce qu'on a est ce que j'ai trouvé de mieux, sans pour autant accepter tout ce qui enlaidit l'environnement. J'aimerais un empire esthétique. J'aimerais que le monde soit gouverné par des poètes. Une utopie comme une autre. D'ailleurs sans poésie une société n'est rien. L'absence de poésie, c'est la mort. Remarquez bien qu'il existe peut-être une poésie du désert sans qu'il s'y trouve homme qui vive. Mais pour en témoigner...

Donc, tant qu'il se trouve une âme pour gambader, crapahuter, chantonner... la vie continue. La vie et l'art ne sont pas autre chose. Qui a le contrôle sur le devenir de la société? Il y a plein de choses que je ne vois pas d'un bon oeil, mais qu'est mon oeil parmi des milliards d'yeux?

Il est possible que l'humanité aille à sa perte (sans vouloir assombrir votre ciel ça m'en a tout l'air), mais que peut-on y faire? Ai-je déclaré la guerre aux automobilistes alors que j'ai toujours refusé d'apprendre à conduire? Non. Quelque part, à un moment donné, une forme d'élégance, de dignité, m'a juste autorisé à daigner respirer. Et quand je me promène, je vois des arbres, des coins de ciel, j'entends des oiseaux, plein de petites choses qui me font rêver, me rendent insouciant, une insouciance qui me ramène en enfance, et cette enfance est la vraie vie.

L'humanité peut aller à sa perte: l'enfance persiste et signe, comme Michel et Paulette dans Jeux interdits. Et quand ce ne seront plus les enfants, ce seront les animaux. Aucun débat du monde ne vaut un rayon de soleil dans un paisible coin de campagne. Rien ne touche la beauté d'un crépuscule, d'une aurore ou d'un soir qui tombe. Rien n'est plus parlant que le hululement d'un hibou. Rien n'est plus merveilleux que le chuchotement de la nuit, que la caresse d'une brise. Et rien ne comble davantage qu'une parole humaine qui a su se fondre dans l'harmonie première de cet espace.

Rien à ajouter. D'autant que je n'en aurais pas pu exprimer les trois quarts. clown

Ah tiens? Je l'avais ratée celle-là. Impossible qu'un type aussi répugnant devienne président. Au passage, je salue tous ses amis... pale

(oups! je dois gerber!)

La réflexion du jour: choisissez vos fréquentations. Aucune n'est innocente.

Le patrimoine de l'humanité... Tiens, voilà bien un patriotisme auquel on ferait bien d'adhérer, si seulement les gens pouvaient être moins étroits d'esprit! Mais je dis "les gens..." - en fait, les gens de la rue, sont relativement ouverts et décèlent assez vite la moindre hypocrisie. On peut toujours souhaiter qu'ils refusent qu'on pense pour eux et se méfient des banderoles. Il est peut-être là, "le peuple".

Tout le monde veut se l'accaparer, le peuple. Depuis la nuit des temps, les partis politiques se disent "populaires". Il y avait même un parti de fascistes et collaborateurs qui s'appelait le Rassemblement National Populaire, avec sur leur logo une petite flamme bleu blanc rouge. C'est drôle, non?

On n'a pas à entretenir la mémoire de tous ces tristes sires, ni ces noires parties de l'histoire, encore rougeoyantes aujourd'hui dans leur nationalisme rigide en costard étriqué de pie. Mais il faut que les gens restent sur leur garde avec l'odieuse et furieuse parade des serpents, scorpions, hyènes et autres vautours. Ouais, on va leur donner des noms d'animaux, façon La Fontaine!

Honeymoon a écrit:: Tout le monde veut se l'accaparer, le peuple. Depuis la nuit des temps, les partis politiques se disent "populaires".

Et comment qu'il s'appelle, le nouveau parti de Mélenchon? What a Face

Je ne suis pas pour une France indépendante, souveraine et non-alignée.

Je ne saurais en aucun cas laisser mon âme et mon esprit souscrire à une politique aussi déplorablement nationaliste.

Il y a quelques jours encore, je me disais qu'en cas de second tour entre Pécresse et Mélenchon, je voterais peut-être Mélenchon ~ vous dire à quel point me répugne cette droite comme un "i" dans sa veste rouge qui dérive vers un ferme discours d'expulsion.

Mais quand ne s'affrontent finalement que les deux bords d'un même travers: populisme et nationalisme (deux tiers du fascisme), l'abstention s'imposerait.

Je suis pour une France européenne, solidaire et soudée à une Europe unie. Une Europe que j'aime et continuerai d'aimer CONTRE le populisme et le nationalisme.

Le noble projet nous dépasse. Les cultures distinctives mettront un point d'honneur à se reconnaître, se compléter, s'ajuster dans une Europe dont nous devrions comprendre et enseigner l'Histoire au-delà de nos nations respectives.

Excusez cette élémentaire notion d'ouverture d'esprit.

Moi, je ne me retranche pas sur la culture française par nationalisme ou patriotisme. La culture française est universelle. J'y renoue avec l'universalité de toute chose au delà du contexte d'époque.